Me Kase naquit au Japon, il fit ses premiers pas dans les arts martiaux avec le jûdô, l'Aïkidô et le Kendô. Il ne découvrit le karaté qu'une fois dans la marine. En 1944 il entrera au dôjô du Shôtôkan, alors dirigé par Funakoshi Yoshitaka (fils de Funakoshi Gichin), Egami Shigeru, Okuyama Tadeo et Hironishi Genshin, celui-ci deviendra son principal instructeur. Il y étudiera un karaté très dur physiquement.

Grand combattant, il dirigera les cours combat de la Japan Karate Association (JKA) avec comme élèves les maîtres Enoeda, Shiraï ou Ochi. Il sera invité à venir en France en 1967 sur la demande de Henry Plée et y resta enseigner le Shôtôkan-Ryû traditionnel. Il s’éloigne de la JKA en 1970 pour développer sa propre vision du karaté dans le cadre de la World Amateur Shôtôkan Karaté Association (WASKA) avec Me Shiraï. En froid avec la fédération française de karaté pendant une décennie entre 1975 et 1985, il enseignera à huis-clos à une poignée de fidèles : Maurice Dobernig, René Guillot, Jean-Luc Siedlis, Camille Daudier…

Revenant dans la lumière, il va parcourir l’Europe et le monde pour y enseigner son travail personnel, le Fudo-Dachi, le Sen-no-sen et le Hen-Te. Le corps devant être robuste, ample, offensif, ancré et guidé par le souffle. Il est le professeur de toute une génération de grands noms du Karaté français : J.P. Lavorato, J.P. Fischer, P. Lecourt.

Peu à peu, il prendra du recul mais continuera à dispenser quelques stages notamment en Belgique avec son élève Dirk Heene. Très affaibli par la maladie il s'est éteint en 2004.

Me Shiraï est né à Nagasaki au Japon. Il découvre le karaté en 1955 et obtient son 1er dan en 1957. En 1961 il devient instructeur à la J.K.A et passe son 3e dan. Il finit deuxième des championnat du Japon qu'il remporte l'année suivante.

5e dan en 1965 il s'envole pour l'Europe et s'installe dès 1966 en Italie ou il fonde l'Association Italienne de karaté (A.I.K). Il réussit le passage de son 6e dan en 1969 et fonde deux ans plus tard la Fédération Sportive Italienne de Karaté (FSIK). En 1979 il fonde l'Institut Shôtôkan Italien (ISI). Il sera élevé au grade de 9e dan en 1999. Ami proche et disciple de Me Kase, il ne venait en France que sur son invitation.

Grand karatéka il recherchera à développer un certain état d’esprit du bûdô, trop dilué au nom du sport. Des mouvements amples et rapides, des coups de pieds à grande envergure, son physique était hors norme.

Il décède en 2024 et rejoint pour toujours son ami et professeur à vie senseï Kase

Senseï Oshima est né au Japon en 1930. Très tôt il va découvrir les arts martiaux avec la pratique dès l'âge de 8 ans du sumô. Il va également étudier le jûdô et le kendô.

C'est à l'âge de 16 ans qu'il découvre le karaté Shôtôkan à l'université de Waseda, il s'entraînera sous le regard de Funakoshi Ô senseï jusqu'en 1953. Il sera enseigné principalement par Egami sensei (fondateur de la branche shôtôkaï) et Noguchi senseï. En 1952 il obtient son 3e dan et décroche en 1953 son diplôme d'Economie. Ses études vont l'entraîner aux Etats-Unis en 1955. Dès l'année suivante il va y enseigner le karaté Shôtôkan et créer le "Shôtôkan Karaté of America"en Californie, le hombu dôjô y est installé depuis.

En 1957 il reçoit des mains de Funakoshi Ô senseï le grade de 5e dan, grade le plus élevé décerné par le maître. C'est ainsi que dans l'école d'Oshima senseï ce grade est le plus haut que l'on puisse atteindre. Il viendra en Europe en 1962 et en France la même année où par la suite sera créé le courant "France Shôtôkan".

Le karaté de Oshima se veut être un Shôtôkan traditionnel assez éloigné de celui de la Japan Karaté Association, on y retrouve l’influence de senseï Egami et une recherche très personnelle sur la fluidité, le timing et les positions plus en ligne. Ne sont étudiés que 15 kata, ceux que Funakoshi Ô senseï avait ramené d'Okinawa.